

Un astéroïde s'écrasant sur la Lune pourrait endommager des satellites, selon une étude
La collision d'un gros astéroïde avec la Lune en 2032, dont la probabilité est estimée à 4,3% par les astronomes, pourrait endommager des satellites et provoquer une spectaculaire mais inoffensive pluie de météores sur Terre, selon des chercheurs.
2024 YR4 a brièvement fait la une des journaux au début de l'année lorsque les agences spatiales ont annoncé mettre sous surveillance cet astéroïde de 60 mètres de diamètre en raison d'un risque d'impact avec la Terre en 2032.
De nouvelles observations ont depuis permis d'écarter le scénario d'un impact direct avec notre planète. Mais les chances que 2024 YR4 percute la Lune ont augmenté, atteignant 4,3%, selon les données recueillies par le télescope spatial James Webb en mai.
Une étude préliminaire, publiée sur la plateforme de prépublications d'articles scientifiques ArXiv et soumise à la revue Astrophysical Journal Letters, évalue pour la première fois les conséquences que pourrait avoir une telle collision.
2024 YR4 serait le plus gros astéroïde à s'écraser sur notre satellite naturel depuis environ 5.000 ans, explique à l'AFP Paul Wiegert de l'université de l'Ontario de l'Ouest (Canada), auteur principal de l'étude qui n'a pas encore été évaluée par des pairs.
L'impact serait "comparable à une grosse explosion nucléaire en termes de quantité d'énergie libérée", détaille-t-il.
Jusqu'à 100 millions de kilogrammes de matière seraient projetées depuis la surface lunaire, selon une série de simulations menées par les chercheurs.
Si l'astéroïde touchait la face visible de la Lune -une probabilité d'environ 50%- jusqu'à 10% de ces débris seraient attirés par la gravité terrestre, estiment-ils.
Dans les jours suivant l'impact, il pourrait y avoir plus de 1.000 fois le nombre habituel de météores menaçant les satellites orbitant autour de la Terre.
"Une roche d'un centimètre de diamètre voyageant à des dizaines de milliers de mètres par seconde est comme une balle", prévient M. Wiegert.
En revanche, ces débris de petite taille devraient se désintégrer dans l'atmosphère et ne pas représenter de danger pour les habitants au sol. Ils assisteraient tout de même à une "spectaculaire" pluie de météores, souligne l'étude.
Scruté pendant plusieurs mois, 2024 YR4 va s'éloigner considérablement de la Terre jusqu'à un retour en 2028 qui rendra sa course de nouveau observable.
Si le risque d'une collision avec la Lune se renforçait alors, cela en ferait "une bonne cible" pour un exercice de défense planétaire et "je suis sûr que cela serait envisagé", estime M. Wiegert.
2024 YR4 est en effet deux fois plus petit et n'a que 10% de la masse de Dimorphos, un astéroïde qu'un vaisseau de la Nasa a volontairement percuté en 2022 pour en dévier la trajectoire lors d'un premier test réussi de défense planétaire.
J.Martin--GM