

WNBA: Williams, "la star" et Malonga, "l'éponge", deux nuances de bleu à Seattle
L'expérimentée Gabby Williams, nouvelle "star" WNBA, et le phénomène Dominique Malonga, en apprentissage, vivent deux trajectoires montantes en ce début de saison avec le Seattle Storm.
A quelques milliers de kilomètres de la Grèce où les Bleues débutent mercredi l'EuroBasket, les deux Françaises, qui ne se sont pas rendues disponibles pour la compétition continentale, poursuivent à grandes enjambées leur ascension dans la ligue féminine américaine.
Après douze matches, le Storm pointe à la 5e place du classement (sur 13) avec cinq défaites et sept succès, dont celui très large sur le parquet des Los Angeles Sparks mardi (98-67).
Titulaire indiscutable, Gabby Williams affiche des statistiques brillantes avec plus de 14 points, 4 passes et 2 interceptions en moyenne et plus de 34 minutes de jeu (sur 40), témoignant de la confiance de son entraîneure.
"C'est une star, elle mérite d'être considérée ainsi, et je vais faire tout mon possible pour qu'elle le comprenne", loue Noelle Quinn.
"Gabby mérite son succès. Elle a été à un cheveu de battre les Etats-Unis en finale olympique. Elle n'avait pas encore eu la réelle opportunité de déployer son talent en WNBA", où ses six saisons déjà jouées l'ont souvent été en pointillés.
- Williams la créatrice -
"Je n'ai jamais eu une coach qui m'a parlé comme ça, ça fait du bien", a dit Williams mardi à l'AFP et au Daily Dunk, avant de briller contre Los Angeles (11 points, 4 rebonds, 7 passes et surtout 8 interceptions), mais de sortir frustrée lors du 3e quart-temps, touchée à la cheville droite.
"Je commence à me sentir bien offensivement aussi, mes coéquipières me font confiance. L'équipe me demande d'être agressive, de créer pour moi et pour les autres. Avant j'étais plus dans un rôle un peu plus +dur+, de défendre les meilleures, de prendre les rebonds. Désormais on me demande plus offensivement".
L'ailière est également aux premières loges pour assister aux débuts attendus de sa compatriote Dominique Malonga, N.2 de la draft en avril.
L'ex-intérieure de l'Asvel, comparée à Victor Wembanyama pour son mélange unique de taille (1,98 m) et d'adresse, est alignée avec parcimonie par le staff, qui la cantonne à moins de 10 minutes par match (4,5 points de moyenne).
"Ca va être un long processus, prévient sa coach. Je pense qu'elle le comprend. Elle étudie soigneusement le jeu. Chaque jour ses progrès sont formidables, en match, à l'entraînement, à l'analyse vidéo. Elle apprend également au côté de l'une des meilleures intérieures dos au panier du monde, Nneka Ogwumike, telle une éponge".
- "Bon bilan" pour Malonga -
"C'est un délice de l'avoir avec nous. Elle n'a que 19 ans mais elle a une +vieille âme+", ajoute, dithyrambique, la technicienne.
Malonga a déjà fait sa place dans le groupe du Storm, qui a pris pour habitude, en fin d'échauffement collectif, d'entourer la Française qui claque un dunk avant le coup d'envoi.
Elle était devenue l'an passé la première joueuse française à dunker en match officiel. La native de Yaoundé n'a pas encore tenté de "smash" en WNBA, où cette action adorée des supporters n'a été réussie que par une poignée de joueuses dans l'histoire de la ligue.
Malonga dresse un "bon bilan" de ses débuts.
"C'est plutôt une période d'apprentissage pour moi. J'apprends de mes coéquipières, du staff, pour vraiment m'habituer à cette ligue qui est complètement différente de ce que je connais en Europe", explique-t-elle.
"Il y a plus ou moins de minutes de jeu, mais je sais qu'à chaque fois que je suis sur le terrain, j'apporte quelque chose. Je ne veux pas forcément me mettre la pression pour gagner des minutes de jeu, je veux plutôt être dans le bon chemin d'apprentissage. Je continue à grandir et c'est exactement ce qui se passe ici. Personne ne me met la pression et j'avance à mon rythme".
Au milieu de son apprentissage en WNBA, Malonga, elle aussi vice-championne olympique, prévoit de soutenir à distance les Bleues en Grèce, et de regarder "tous les matches".
E.Calvo--GM