Globo Madrid - L'émissaire de Trump s'est rendu à Gaza en pleine catastrophe humanitaire

Madrid -

DANS LES NOUVELLES

L'émissaire de Trump s'est rendu à Gaza en pleine catastrophe humanitaire
L'émissaire de Trump s'est rendu à Gaza en pleine catastrophe humanitaire / Photo: - - AFP

L'émissaire de Trump s'est rendu à Gaza en pleine catastrophe humanitaire

L'envoyé spécial du président américain Donald Trump a visité vendredi matin un centre de distribution d'aide dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

Taille du texte:

En amont de cette visite de Steve Witkoff, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

La Défense civile à Gaza a recensé de son côté 11 personnes tuées depuis le début de la journée par des frappes aériennes et des tirs israéliens, dont deux se trouvaient près d'un site de la GHF en attente d’aide.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de cette organisation.

"Ce matin, j'ai rejoint (...) Steve Witkoff pour une visite à Gaza afin de connaître la vérité sur les sites d'aide (de la GHF)", a indiqué sur X M. Huckabee, publiant une photo le montant au coté de l'émissaire américain.

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système humanitaire mis en place de longue date par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués dans la bande de Gaza, dont 859 à proximité des sites de cette organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a chiffré vendredi l'ONU.

- "Bains de sang" -

Dans un rapport, la HRW a de son côté accusé le système humanitaire "militarisé" mis en place à Gaza d'avoir provoqué de "véritables bains de sang". "Les meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes, sont des crimes de guerre", a-t-elle aussi dénoncé.

Selon la Maison Blanche, la visite de MM. Witkoff et Huckabee vise à mettre en place un "plan pour livrer davantage de nourriture".

Les deux hommes devaient aussi rencontrer des habitants "pour entendre de leur bouche évoquer cette terrible situation", et faire "un bilan auprès du président (...) afin d'approuver un plan final pour la distribution d'aide".

"La faim a poussé les gens à se tourner les uns contre les autres. Les gens se battent entre eux avec des couteaux", pour tenter d'obtenir quelques colis d'aide, affirmait jeudi à l'AFP Amir Zaqot, à Al-Zawayda (centre), après un largage aérien d'aide.

M. Witkoff s'était déjà rendu à Gaza en janvier dernier alors qu'un cessez-le-feu était en vigueur entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, avant une reprise de l'offensive israélienne le 18 mars.

Jeudi, il s'est entretenu avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

- "Position minoritaire" -

Egalement en visite à Jérusalem, le chef de la diplomatie allemande, Johann Wadephul, a déploré une "catastrophe humanitaire à Gaza (qui) dépasse l'imagination".

Le ministre, dont le pays est un allié indéfectible d'Israël, avait auparavant estimé que ce pays était "de plus en plus en position minoritaire", alors qu'un "nombre croissant de pays, y compris européens, sont prêts à reconnaître un Etat palestinien".

Le Portugal a indiqué jeudi envisager de reconnaître l'Etat de Palestine, suivant l'exemple du Canada, de la France et du Royaume-Uni.

Une telle reconnaissance reste néanmoins largement symbolique en raison du refus d'Israël de la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Israël a dénoncé une "campagne de pression internationale déformée" venant "récompenser le Hamas".

Jeudi, le Jihad islamique, un allié du Hamas, a publié une vidéo d'un otage israélien qu'il retient. L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement. Mais elle a, comme plusieurs médias israéliens, identifié l'otage comme Rom Braslavski, un Israélo-Allemand.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

O.Moreno--GM