

Abaisser le prix plafond sur le pétrole russe n'est plus une priorité selon von der Leyen
L'abaissement du plafond du prix de vente du baril de pétrole russe, un temps envisagé, n'est plus priorité du fait de la hausse du cours du pétrole, a déclaré mardi la présidente de la Commission européenne (CE), Ursula von der Leyen, en marge du sommet du G7 au Canada.
La CE envisageait jusqu'ici d'inclure le passage du plafond de 60 dollars à 45 dollars à son prochain "paquet" de sanctions, afin de réduire encore les capacités de la Russie à financer sa guerre en Ukraine.
Si le plafond actuel "avait peu d'effet" jusqu'ici du fait de la baisse du cours du pétrole, "la hausse des prix observée ces derniers jours rend toute sa pertinence" à la limite de 60 dollars, a déclaré à la presse Mme von der Leyen.
"Il n'y a donc pas dans l'immédiat de pression pour abaisser encore le plafond existant", a-t-elle ajouté.
Ce plafonnement était une initiative du G7, fin 2022, dans le but de réduire les apports financiers en faveur de la Russie en créant les conditions pour empêcher les compagnies de transport maritime et d'assurance, principalement occidentales, de faire affaire avec la Russie au-delà de ce prix par baril.
Selon la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas, le seuil de 60 dollars a permis de réduire de 30% les revenus pétroliers de la Russie, essentiels au financement de sa guerre contre l'Ukraine.
La Russie a cependant constitué une flotte "fantôme" de pétroliers pour contourner cette interdiction, estimée à plus de 500 navires, que l'UE a déjà pris pour cible.
La CE espérait convaincre Donald Trump d'accepter d'abaisser à 45 dollars ce plafond mais la guerre entre Israël et l'Iran a fait passer le sujet au second plan et le président américain a quitté le sommet prématurément du fait de la crise.
L'UE envisage également d'ajouter 22 autres banques russes à sa liste d'institutions financières privées d'accès au marché international des capitaux via le système Swift. Elle veut aussi ajouter d'autres sociétés, y compris de Chine, à la liste noire de celles qui aident l'armée russe à contourner les sanctions déjà en place.
M. Trump ne souhaite de son côté pas imposer de nouvelle sanction à la Russie, malgré l'absence d'engagement de la part de Vladimir Poutine en faveur d'un cessez-le-feu avec l'Ukraine.
Mais "le fait que nous ayons un nouveau paquet, renforcé, de sanctions à l'encontre de la Russie est la preuve" de l'engagement de l'Europe aux côtés de l'Ukraine, a insisté Ursula von der Leyen.
W.Ramos--GM